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L’envol du moineau – Amy Belding Brown


Massachussetts, 1676, les colons anglais sont en guerre contre les Indiens Algonquins. Lors d’une attaque sanglante, Mary, jeune colon anglaise, est faite prisonnière par ceux que sa communauté désigne comme des sauvages. Après avoir assistée impuissante à la mort d’une partie de sa famille et à l’incendie de sa maison, blessée, et séparée de ses enfants, elle est emmenée au sein d’une tribu et donnée en esclave à Weetamo, une des chefs indiennes.


Mary est l’épouse du pasteur de la colonie anglaise puritaine de Lancaster. On fait sa connaissance, quelques jours avant l’assaut des indiens alors qu’elle apporte son soutien à une jeune voisine, enceinte d’un esclave, alors que tout le village l’a rejetée. Le poids de la morale protestante est ici plus fort que tout.


Arrivée dans la tribu indienne, Marie découvre que les valeurs des sauvages ne sont pas totalement éloignées des siennes. Les indiens donnent aux femmes et aux enfants une place équivalente à celles des hommes. Et bien que ses tâches en tant qu’esclave soient éreintantes, elle apprécie la proximité avec la nature lors des temps libres dont elle dispose. Elle fait la rencontre d’un indien converti qui la prend sous sa protection. Elle tente de s’adapter en mettant à profit ses talents de couturière comme monnaie d’échange au sein de la tribu. Amy Brown nous décrit sans angélisme l’organisation de la tribu, les difficultés à se nourrir, les rites guerriers, la solidarité mais aussi la violence parfois, et les beuveries.


Libérée avec ses enfants après quatre mois de captivité, son retour à la vie anglaise est très difficile. Son mari ne vient pas l’accueillir. L’unique préoccupation du pasteur, tout comme celle de l’ensemble de la communauté, est de savoir si elle a été violée par les Indiens. Le récit suit alors les efforts de Mary pour se réhabituer à sa vie d’avant sans toutefois renoncer à son aspiration à plus de liberté et à la contemplation de la nature qu’elle a appréciée pendant sa captivité.


Pour contribuer à son « rachat » après son séjour chez les sauvages, son mari aidé par un théologien émérite de la colonie lui demande de faire le récit de sa captivité. D’abord réticente, Mary se livre finalement à l’exercice mais sa version sera revue et corrigée par le théologien pour s’assurer que les indiens sont bien dépeints telle des sauvages incapables d’être sauvés par le dieu des anglais. C’est ce récit, qui sera publié ensuite, qui inspire Amy Brown pour l’écriture de son roman adapté de l’histoire vrai de Mary Rowlandson.


Le roman nous offre de magnifiques descriptions de la Nouvelle Angleterre, aussi bien de sa nature que des villes naissantes. Il nous livre surtout l’histoire d’une femme résolument moderne, anachronique pour certains critiques, qui d’une épouse dévouée à son mari et à sa religion puritaine, devient une femme à l’écoute de ses aspirations profondes et ose remettre en cause le dogme dans lequel elle a grandi.


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