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Stoner de John Williams - vu au club de littérature


Johns Williams (1922-1994) a enseigné la littérature et l'art d'écrire pendant trente ans à l'université de Denvers. Il est l'auteur de deux recueils de poèmes, d'une anthologie de la poésie de la Renaissance et de quatre romans dont Stoner publié en 1965. Ce roman n’avait pas eu beaucoup de succès à sa sortie aux Etats-Unis et on doit sa traduction française et sa parution en France à Anna Gavalda en 2011.


On peut la remercier de nous avoir donné l’occasion de lire cet auteur, qui nous captive avec cette histoire simple d’un homme ordinaire. Le récit est rythmé par les grands évènements de la vie de Stoner, sans diversion. Pas de longues explications psychologiques ou considérations superflues, et pas de jugement, simplement le récit des faits . Les personnages sont réalistes, on sait de suite à qui on a affaire : Edith, l’épouse exécrable, Lomax le directeur malveillant, et Finch l’ ami fidèle.


Le roman commence en 1910 dans le Missouri où Stoner vit avec ses parents, modestes fermiers. Son avenir semble tracé, il fera des études d’agronomie pour revenir travailler à la ferme avec son père. Il part donc à l’université et il se rend compte qu’il n’est pas très bon dans les matières liées à l’agriculture. En revanche il se découvre une passion pour la littérature. Il n’est plus question pour lui de retourner à la ferme. Il se consacre à la littérature et devient professeur dans l’université où il a étudié.


Tout ce qui arrive ensuite dans sa vie n’est jamais aussi important à ses yeux que le fait d’étudier et d’enseigner la littérature.


Quand ses 2 amis d’université s’engagent dans l’armée lors de la première guerre mondiale, il en discute avec eux mais ne partage pas leurs motivations. Lorsqu’il rencontre Edith, il croit avoir trouvé l’amour, il l’épouse. Mais Edith, jeune fille de famille riche, n’a rien de commun avec lui, et ils ne se comprennent pas. Il définit leur relation comme « une intime inimitié ». Il supporte tout ce qu’elle lui fait subir sans jamais se révolter y compris lorsqu’elle lui retire le plaisir de s’occuper de leur fille. Stoner, quasiment évincé de la vie de famille se réfugie dans ses livres.


Ce personnage solitaire et résigné ne semble pas touché par ce qui lui arrive dans sa vie privée, il ne se bat et ne réagit que pour réaliser sa mission à l’université à laquelle il se consacre entièrement.

Alors qu’on le croit faible et sans défense il se révèle combatif lorsque ses capacités d’enseignant sont en cause. Il s’oppose fermement à Lomax, nouveau directeur de son département, un personnage antipathique, méprisant, ambitieux et qui n’a pas les mêmes conceptions que lui des études littéraires. Et si Stoner réagit face à la situation et envisage de quitter l’université, il y renonce à cause d’Edith qui ne veut pas quitter Columbia . Il continue donc d’enseigner avec la même implication même lorsque Lomax le traite comme un débutant et lui confie les cours les moins valorisants. Et c’est dans le cadre de l’université qu’il rencontre (enfin !) une femme avec qui il a des affinités, professeure de lettres comme lui, et qui l’apprécie aussi. Ils sont amoureux et Stoner est heureux. Malheureusement cela ne dure pas longtemps, Lomax apprend leur liaison et renvoie Katrine de l’université. Stoner reste encore une fois sans réaction il n’envisage pas de partir avec elle et de refaire sa vie ailleurs même si ni sa femme ni sa fille ne le retiennent.

Il poursuit sa carrière sans promotion jusqu’à ce que l’âge de la retraite approche. Il s’oppose une dernière fois à Lomax sur les modalités de son départ quand il apprend qu’il a un cancer, alors son dernier souci est de tout laisser en ordre pour ses étudiants.


Jusqu’à la fin Stoner accepte son sort sans se plaindre, il n’a aucune rancoeur. Il se demande quand même si le bonheur qu’il a trouvé dans les livres ne lui a pas fait manquer le bonheur réel. Evidemment tout lecteur partage avec Stoner le réconfort, voire le bonheur d’une bonne lecture mais jusqu’à quel point ?


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